
La Saint-Patrick
Lá fhéile Pádraig sona dhuit (Bonne Fête de la Saint Patrick)
Le 17 mars, c’est une fête particulière à travers le monde, c’est la Saint-Patrick.
Tous les irlandais, tous ceux qui sont de souche irlandaise et ceux qui aiment faire la fête sont tous d’accord que c’est l’occasion de festoyer en prenant une bonne bière.
Au-delà des festivités, il y a aussi des traditions, mais tout d’abord voici ses origines.
Les origines de Saint-Patrick
Saint-Patrick est le patron de l’Irlande, évangélisateur missionnaire du Vième siècle, qui selon la légende lors d’un sermon au Roc de Cashel (Irlande) expliqua le concept de la Sainte Trinité, en utilisant le trèfle comme référence, ce qui devient l’un des symboles de l'Irlande. Du fait même la légende veut que lors de ce sermon, il a chassé les serpents d’Irlande (le symbole de des croyances polythéiste celtiques).
La fête de Saint Patrick n’est pas seulement une fête célébrée que par l’église catholique. Elle est reconnue aussi par l’orthodoxe, les luthériens et l'église anglicane d’Irlande.

Quand j’étais enfant et adolescente, lors de la St-Patrick je m’habillais avec du vert. Maintenant adulte, c’est une occasion de sortir entre amis, pour aller prendre une bière et aller voir le défilé dans les rues de Québec. De plus si vous parlez à un Québécois et vous lui demandez si l’hiver est enfin fini, il va surement vous répondre non. Une dernière tempête de neige tombera : la tempête des Irlandais. Ce sera la dernière qui marquera notre hiver.
Défilé de Saint-Patrick
Québec fût la porte d’entrée de plusieurs Irlandais immigrants lors de la Grande Famine (entre 1845-52). Après une quarantaine à la Grosse Île, ils se sont établis un peu partout en Amérique du Nord. New York, Boston et Chicago ont cette histoire en commun avec Québec. Ce sont les villes qui accueilleront cette nouvelle immigration (la semaine prochaine vous pourrez en apprendre plus sur leur histoire).
Assez surprenant, l’histoire des défilés de la Saint-Patrick, feront leur apparition pour la première fois à Boston en 1737. Tranquillement les grandes villes canadiennes auront elles aussi la tradition d’organiser un défilé. Ce n’est qu’en 1903 que l’Irlande organisera son premier défilé pour célébrer la fête de la Saint-Patrick.
Au Canada le premier défilé se tiendra à Montréal en 1824. Depuis ce jour les festivités pour le 17 mars sera un rendez-vous annuel. C’est le rendez-vous pour les familles, petits et grands de toute origine attendent sur les trottoirs, bravant le froid et la neige quelquefois, afin d’entendre la cornemuse.
Au cours de son histoire, le défilé de Montréal prendra quelquefois une saveur politique. En 1840, il y aura une arrivée massive des d’irlandais catholiques du pays de la grande famine. Les fêtes seront purement religieuses, de croyance catholique, ce qui choquera les irlandais protestants qui se sentiront de moins en moins bienvenus.
Aussi au début du XXe siècle, Irlande entre dans une époque noire de son histoire, une guerre civile, et est secoué par un mouvement d'indépendance. Le défilé de Montréal sera influencé par un groupe ouvertement indépendantiste : Ancient Order of Hibernians (AOH), qui marqueront ce défilé avec les slogans et bannières politique.
"Les Irlandais ont défié les éléments… ils ont défilé… derrière leur grande bannière émeraude flanquée des drapeaux vert, blanc et orange de la nouvelle république. " – la première fois que cet emblème a été porté publiquement lors d’un défilé de la Saint-Patrick à Montréal.
Ailleurs au Canada des défilés seront organisés. La ville de Toronto sera marquée par un événement en 1878. Une confrontation violente entre les Irlandais Catholique et les Irlandais protestant, ce qui mettra fin dans cette ville aux défilés jusqu’en 1988.
La ville de Québec aura son premier défilé en 1837. Et encore aujourd’hui leurs passages dans le vieux Québec est couru par les foules.
Maintenant, lors des défilés, c’est l’occasion d’admirer des joueurs de cornemuse, des troupes de danse celtique et de ressentir la joie de vivre en cette journée spéciale.
Le trèfle
Quand vous pensez à l'Irlande, certaines images vous viennent à l’esprit.
Le trèfle (Seamrog en gaélique) est surement le premier. Il deviendra le symbole national Irlandais. Associé à Saint-Patrick et la Trinité mais aussi à la chance partout dans le monde. Ne soyez pas surpris lors des festivités de le voir peint sur une joue ou bien porter sur un vêtement et un chapeau.
Même l’équipe nationale de rugby d'Irlande le porte fièrement.



Expressions utiles
Dire cette expression utile qui apparemment porte chance :
Tabhair póg dom, táim Éireannach ! – Embrassez-moi, je suis irlandais.
Mon Préféré, le petit farfadet et son chaudron d’or :
Ádh na nÉireannach
Lorsqu'un Irlandais la prononce, “c’est la chance, le bonheur d'être irlandais“.
Le petit farfadet
Le petit farfadet qui, de source officiel, mesure 90 cm, vêtu de vert et son tablier de cordonnier. Il est reconnu pour son mauvais caractère. Il n’aime pas beaucoup les humains. D'ailleurs n'essayez pas de l’approcher, il court plus vite que vous ou disparaît comme par magie .. Peut-être que vous pourrez observer lorsqu’il déguste du dudeens (petite liqueur de leur cru) et de fumer la pipe. En passant, si jamais vous en voyez un, regardez autour de lui : vous verrez peut-être son chaudron plein d’or. Normalement il le cache au pied d’un arc-en-ciel… donc bonne chance pour le trouver.

La harpe celtique
La harpe celtique est un autre symbole national Irlandais. Cet instrument de musique vraiment unique dont l’origine remonte au moyen âge. L'emblème de la harpe celtique vu de côté, est utilisé comme un symbole de la forte identité irlandaise. En passant, il existe très peu de copie ancienne, seulement 3 exemplaires. La plus connue est celle exposée à Trinity Collège Dublin, en Ireland, la Harpe de Brian Boru armoirie d’Irlande.


En voici quelques exemples, la marque Guinness l’utilise comme logo depuis 1876.


Plus près de nous, si vous allez dans le hall principal de l’Hôtel du Parlement du Québec vous verrez cette harpe celtique gravée. Eugène-Étienne Taché lorsqu’il dressera les plans du hall principal inclura dans la décoration. Un hommage aux nations européennes qui ont contribué au développement social, politique, économique et démographique du Québec. Bien sûr par ces emblèmes figure celle de l’Irlande.
Un autre endroit à Québec ou vous pouvez voir cette série d'emblèmes est dans le hall d’entrée à l’extérieur de l’édifice Gérard D. Lévesque, l’ancien palais de justice de Québec.

Les moutons
Malheureusement je ne suis jamais allée en Irlande, mais ce n’est que partie remise. Ce sera surement une de mes prochaines destinations de voyages. Je savais que les moutons y étaient en abondance. Outre la facilité à élever et le peu d’entretien qu’ils demandent, les gens les laissent paître au grand air ce qui cause des ralentissements sur les routes. Pour un touriste ça doit être assez concassé d’être arrêté par une traversée de troupeaux, mais l'image doit être merveilleuse.
Les moutons font partie de l’économie principale d'Irlande. Leurs laines est la matière première des fameux chandails irlandais et surtout le fameux tweed, ce tissu tant affectionné pour se tenir au chaud.
La bière Guinness
Píonta Guiness, le do thoil ! – Une Guinness SVP !
C'est la phrase magique qu’il faut savoir dans les pubs de Dublin ou de Galway ou de Cork.
Sláinte ! – À votre santé !
Cá mbeidh tú ag fliuchadh na seamróige ? – Où est-ce qu'on va se mouiller le trèfle ?
(Vraiment drôle pour inviter quelqu’un à aller prendre une bière avec vous) J’aime bien celle-là, je crois que je vais l’adopter.


Cette bière noire opaque est coiffée d'une mousse blanche. Elle est devenue un symbole de L'Irlande à travers le monde. C’est sûrement la plus connue des bières type Stout. Son histoire remonte à 1759, lorsque Arthur Guinness fonde sa brasserie près de la Porte Saint-James à Dublin. Il était loin de se douter qu’un jour on vendrait plus de 1 million de pintes de Guinness chaque jour en Irlande et 10 millions de pintes dans le monde par jour.
Sa marque publicitaire est bien sur la Harpe Celtique de Brian Boru, celle qu’on peut voir à Trinity Collège, mais aussi le Toucan depuis 1940, car un slogan publicitaire sera lancé.



Toucans in their nests agree. Guinness is good for you. Try some today and see what one or toucan do. (Les toucans dans leur nid en conviennent. La Guinness vous fera du bien. Essayez-en aujourd’hui et constatez ce que peuvent faire une ou deux.)
En effet en anglais le jeu de mot est one can or two can…(Toucan) afin d’inviter les gens à prendre plus une par jour.
Pour ma part, je ne suis pas une amatrice de bière, mais quand on parle de bière noir ou stout, je suis toujours volontaire. Pour moi, ma première mémoire de bière noire remonte à mon enfance. Quoi que mes parents n’en boivent pas, ce sont plutôt des souvenirs de party de Noël et jour de l’An ou une image de ma grand-mère qui savourait un Porter Champlain.

L’histoire de la bière au Québec
L’histoire de la bière au Québec remonte à la Nouvelle France. En effet dès 1620, la bière sera brassée sur le territoire. Le premier brasseur de métier reconnu est Louis Prud’homme en 1642. Mais on doit à l’intendant Jean Talon, qui arrive en 1665 à Québec, la première brasserie commerciale.
Depuis ses débuts en Nouvelle France, et après la conquête anglaise, le monopole sera aux mains de trois producteurs, Molson (la plus vieille brasserie au Canada depuis 1786 et toujours dirigée par cette famille), O’Keefe et Labatt. Au début des années 1970, il y a eu un engouement pour le développement de micro-brasserie à travers le Québec, que ce soit artisanal ou commercial.
Aujourd’hui on compte 272 entreprises brassicoles au Québec dont 74 sont des artisans brasseurs. En 2002 on en comptait 33, une belle évolution, (Données de AMBQ novembre 2020). Il y a la demande des Québécois, qui recherchent des bières aux arômes et amalgames différents. Plusieurs se lanceront dans la belle aventure de la production de bière. Au cours des année 1980, la Brasserie Massawippi, Le Cheval Blanc, Les Brasseurs du Nord, La Schoune et plusieurs autres marqueront le début d’une belle aventure brassicole au Québec.
Est-ce que vous savez que
- Industries de la Bière rapporte plus de 1 milliard de dollars en retombées économique annuellement au Québec ?
- Il représente 0’4% du PIB de la province ?
- Il y a plus de 3348 types de bières produites par les différentes micro-brasserie et brasserie au Québec ?
Le meilleur moyen de goûter les produits exceptionnels fait au Québec, c’est sûrement de se rendre aux différents festivals organisés partout en province.
Si vous êtes de passage, et que vous voulez goûter aux produits québécois, j’ai créé des activités pour vous, en espérant que vous allez vous joindre à moi :
D’ici-là, je vous souhaite de bonnes festivités de la Saint-Patrick.
Éire go deo - Ireland pour toujours

It's maple sugar time!
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